Friday, September 23, 2011

YAY C’EST (LE MÊME) ÉTÉ


Yay c’est l’été. Yay comme on est bien à Beyrouth en été. Yaaay, il y a tout au Liban. Les plages, les montagnes, les rooftops, les festivals. Et aussi, des guerres, des pneus qui brûlent et des gens qui râlent. L’été au Liban, tout est chaud. Tout est réchauffé. On attend l’été avec impatience, comme on attend les expat, un bouquet de gerberas fané, coincé entre deux dondons dans la moiteur de l’AIB. L’été au Liban, c’est un éternel recommencement. On prend les mêmes et… On repeint la plage en blanc pour faire genre on l’a remise à neuf. On maquille les défauts, on change les tenues des serveurs. On essaye de faire du propre avec du vieux. On change la place du bar sur le rooftop, on retape les canapés pour faire genre, cette année ça va être waw. « Yay c’est trrrrop beau le nouveau décor ». Et on refourgue le même DJ avec sa même musique de m****. Même clientèle, mêmes bimbos retapées (comme le fauteuil en skaï), mêmes zouz un gros cigare à la bouche. Côté culture, c’est le bonheur. On fait du vieux avec du vieux. Les artistes sur la loose débarquent en hordes. Après avoir caressé quelques saisons durant, la venue d’artistes underground, hype et über edgy, retour de bâton pour les organisateurs des festivals. On ramène des oubliés. À ce stade-là, ce n’est plus du réchauffé, c’est du tiède. Du tiède mièvre. Et on reprend nos habitudes. Les mêmes spots que les années précédentes, les mêmes gens qu’on croise tous les jours et puis les mariages, les bachelors, les journées imbibées de vodka au soleil, le mois d’août à la montagne, les embouteillages infernaux, les soldes, les invitations qui s’enchaînent, les prix qui flambent et la rentrée qui s’annonce aussi naze que prévue. On ne change pas une formule qui gagne. Yaaaayen. Wou tlété.  

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