Beyrouth in the Sky with Diamonds
Barbara Polla
Barbara Polla
Depuis toujours, Beyrouth la sublime veut le ciel, rien moins. Depuis le ciel, la ville brille comme un diamant au clair de terre. Depuis ce Sky là, on ne voit ni la misère, ni les divisions humaines : les dieux en savent quelque chose, qui ont choisi depuis le début d'habiter ces gratte-ciels sans tours que sont les nuages. Beyrouth fourmille de dieux qui préfèrent voir le chaos avec hauteur.
C'est de ces hauteurs-là que j'arrive
d'ailleurs, tout droit descendue du Sky.
En quittant l'aéroport, je roule le long de la mer ; sur la droite, les
premières indications routières disent : Sabra et Chatila. Choc mémoriel. Je me
dirige vers la ville, captant d'un même souffle la poussière des bords de
l'autoroute - une poussière qui semble à l'abandon -, et la grandeur passée de
Beyrouth, partout présente. Mais ce qui frappe avant tout le Suisse que je suis
- le Suisse qui vient visiter la Suisse du Moyen Orient - c'est la disparition
flagrante de la volonté d'unité, de l'impératif de paix, au profit de la
Furie.
Il me semble venir d'un Occident obsédé par la notion d'entité urbaine, qui recherche encore et toujours l'unité et où, même si l'échec est patent et les banlieues loin d'être intégrées dans le Grand Paris, cette volonté persiste... Beyrouth, elle, arbore ses divisions comme on arbore des diamants. La tentation disséminatrice est à son comble, la ville atomisée ; les Diamonds au coeur, les banlieues le plus loin possible. On cherche encore à recouvrir la ville d'un vernis de multiculturalité, on fait appel aux plus grands, Rafael Moneo, Jean Nouvel, mais le vernis ne tient pas. Pure cosmétique qui ne fait que souligner les irrémédiables divisions. Multipolaire, désolidarisée, Beyrouth se reflète au mieux dans le Sky ou encore dans les architectures d'un Bernard Khoury. Construire Beyrouth, encore, à défaut de la reconstruire. Marée vivante.
Il me semble venir d'un Occident obsédé par la notion d'entité urbaine, qui recherche encore et toujours l'unité et où, même si l'échec est patent et les banlieues loin d'être intégrées dans le Grand Paris, cette volonté persiste... Beyrouth, elle, arbore ses divisions comme on arbore des diamants. La tentation disséminatrice est à son comble, la ville atomisée ; les Diamonds au coeur, les banlieues le plus loin possible. On cherche encore à recouvrir la ville d'un vernis de multiculturalité, on fait appel aux plus grands, Rafael Moneo, Jean Nouvel, mais le vernis ne tient pas. Pure cosmétique qui ne fait que souligner les irrémédiables divisions. Multipolaire, désolidarisée, Beyrouth se reflète au mieux dans le Sky ou encore dans les architectures d'un Bernard Khoury. Construire Beyrouth, encore, à défaut de la reconstruire. Marée vivante.
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